[forêt] Méga scierie, méga usine à pellets : l’opposition s’organise en Limousin

À Égletons, au sud du Plateau forestier de Millevaches, la plus grande scierie de la région veut devenir la plus grande scierie de France. Depuis que le projet a été rendu public, l’opposition de la population, privée de débat démocratique, ne faiblit pas  : il serait financé à 70 % par de l’argent public alors que les ressources locales en bois sont insuffisantes.

Présenté en 2023, le projet d’agrandissement de la scierie Farges Bois a pour objectif de doubler ses capacités (et le trafic poids-lourds…) pour en faire la plus grande scierie de France. Investissement  : 59 millions d’euros, dont 43 d’argent public (8 millions de l’État, 35 millions du département de la Corrèze). L’entreprise estime ses besoins à au moins 600000 mètres cubes dès 2026 prélevés dans un rayon de 100 km, c’est-à-dire essentiellement dans le Parc naturel régional (PNR) du plateau de Millevaches.

Problème  : en 2026, la part de Farges Bois atteindrait déjà 45 % du million de mètres cubes de bois prélevé chaque année dans le PNR. Mais il est fort probable qu’en Limousin comme ailleurs, les coupes doivent être revues à la baisse en raison de la surexploitation et des conséquences de la crise écologique sur les forêts. Même en coupant les arbres encore plus tôt, soit des scieries vont fermer, soit il faudra aller chercher le bois ailleurs (par exemple en Morvan, de l’autre côté de la Loire)…

Deux représentants du collectif Méga scierie non merci seront présent vendredi 10 mai à partir de 18h au Carrouège, le café de l’association Adret Morvan (les infos ici).

Comment une scierie familiale s’est-elle développée en quelques décennies et s’apprête aujourd’hui à devenir la plus grande de France ? Dans quel contexte politique et économique ce développement a-t-il été encouragé ? Comment l’entreprise et le pouvoir politique local écartent un débat public embarrassant ? Le reportage de Télémillevaches est édifiant.