Alors que nous manquons de médecins dans les hôpitaux, plus de 1 000 médecins à diplômes hors Union Européenne (PADHUE) n’ont toujours pas de postes du fait de l’absence de publication d’un décret en attente depuis plusieurs mois. En effet, les modalités de reconnaissance de leurs diplômes constituent un vrai chemin de croix, alors que la grande majorité de ces médecins sont présents depuis des années en France et que les chefs de service qui les ont encadrés ont largement validé leurs compétences.
Ils exercent d’ailleurs la plupart du temps seuls et en pleine responsabilité, y compris lors des gardes de nuit et de week-end, alors que la loi prévoit normalement que leurs décisions doivent être validés par un médecin titulaire. Mais le gouvernement a mis en place en examen avec un nombre de places limité, ce qu’il faut bien appeler un concours, alors qu’il s’agissait simplement de valider leurs compétences et non pas de limiter le nombre de médecins reçus.
Ainsi, alors que nous manquons cruellement de médecins, certains sont repartis dans leurs pays, parfois même sous la contrainte de mesures d’expulsion prises par les préfets, et d’autres sont maintenus dans des situations précaires avec un simple statut d’étudiant assorti d’une rémunération de 1 700 € brut alors qu’ils assurent une activité identique à celle des médecins hospitaliers titulaires.
Un seul exemple éclaire ce scandale, c’est celui d’un médecin occupant un poste de psychiatre à Millau qui, devant l’absence de possibilité de régulariser sa situation, est reparti dans son pays, ce qui a entraîné la fermeture de la consultation qu’il assurait, laissant les patients sans aucun recours car, face aux problèmes de démographie médicale que connaît notre pays, il n’a pas été remplacé.
Cette situation est inacceptable et constitue un nouvel exemple de la politique de casse de l’hôpital public organisé méthodiquement par le gouvernement illégitime encore en place. En effet, ce dernier a publié en urgence le 3 juillet des textes entérinant un fonctionnement dégradé des services d’urgence et il bloque le décret qui permettrait à de nombreux hôpitaux de pouvoir maintenir en poste des médecins qui, s’ils quittent leurs fonctions, entraîneront de nouvelles fermetures de lits et de services.
En début d’année, le Premier ministre évoquait la possibilité de faire appel à des médecins étrangers pour répondre aux besoins dans les déserts médicaux. Aujourd’hui, alors qu’il continue à assurer sa fonction malgré son statut de démissionnaire, il ne remplit pas sa fonction en laissant ce dossier en souffrance. On voit bien là sa duplicité ainsi que celle du ministre de la Santé, avec des discours lénifiants déversés dans des médias complaisants en contradiction totale avec la réalité de terrain.
Nous avons donc là un nouvel exemple de l’urgence de la mise en place d’un nouveau gouvernement capable de mettre en œuvre une politique de rupture avec ce que nous avons connu depuis maintenant trop longtemps sous le mandat d’Emmanuel Macron.