Il y a 25 ans, on démontait un Mac Do à Millau

Le 12 août 1999, il y a tout juste 25 ans, le Syndicat des Producteurs de Lait de Brebis (SPLB) et la Confédération paysanne de l’Aveyron démontaient un Mac Do pour dénoncer la malbouffe et la mondialisation des produits agricoles.

La surtaxation de 200 % par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) des exportations de produits européens, dont le Roquefort, fromage emblématique de la région, décidée après le refus de l’Europe d’importer du bœuf aux hormones des États-Unis, avait achevé d’exaspérer les paysans. Vingt-cinq ans après, la malbouffe est plus que jamais présente dans l’alimentation des Français·es et les accords de libre-échange se sont multiplié, accélérant la circulation de denrées agricoles bourrées de chimie et souvent produites dans des conditions socialement inacceptables.

La Confédération paysanne ne baisse pas les bras et, dans un communiqué publié le 12 août, les membres du syndicat, qui se déclarent “fiers d’avoir mené cette action et toujours convaincus de sa pertinence et de sa permanence”, continuent de “dénoncer cette logique destructrice du libre-échangisme”, citant “l’accord récent UE/Nouvelle-Zélande qui va impacter gravement la production ovine si importante en Aveyron, mais aussi l’accord CETA Canada/Europe ou le MERCOSUR Brésil /Europe qui lui, en supprimant les droits de douane sur le bœuf, serait dramatique pour cette production majoritaire en Aveyron”.

Les faits leur donnent raison. Les effets néfastes dénoncés à l’époque ne sont plus contestés  : ravages environnementaux résultant du productivisme agricole et des transports, dégâts sociaux avec la disparition de millions de paysans, multiplication des cancers liés à l’ingestion de produits chimiques…

Le démontage du Mc Do de Millau est un acte fondateur qui a inspiré d’autres luttes, d’autres militant·es convaincu·es comme les signataires du communiqué “qu’un autre monde est possible et que la solidarité entre les travailleurs et travailleuses de la terre sera toujours préférable à la compétition”. Un autre monde est même obligatoire, vue la catastrophe écologique…

Le combat est loin d’être gagné, mais cet épisode a renforcé l’organisation mondiale, la Via Campesina, dont la Confédération paysanne fait partie. Prochain rendez-vous  : le 10 septembre avec la Journée Internationale d’Action contre l’OMC et les Accords de Libre-Échange.