Depuis le 1er août, la Terre vit à crédit

Nous utilisons autant de ressources écologiques que si nous vivions sur 1,71 Terres. Sauf qu’il n’y a qu’une Terre et depuis le 1er août, nous vivons à crédit. Autrement dit  : nous avons consommé plus de ressources naturelles et émis plus de gaz à effet de serre que ce que la Terre est en capacité de produire ou d’absorber cette année.

La date du dépassement est calculée à partir de l’empreinte écologique globale de l’humanité par l’ONG Global Footprint Network qui mesure en hectares les surfaces alimentaires productives de terres et d’eau nécessaires pour produire les ressources et pour absorber les déchets.

Le fait que nous utilisons trop de ressources est la cause de la crise écologique  : accumulation du CO2 dans l’atmosphère donc augmentation des températures, chute de la biodiversité, pollution… Nous, Français·es sommes parmi les peuples les plus responsables  : si tout le monde vivait comme nous, il faudrait 2,9 planètes, alors que si nous consommions autant que les Indiens, nous serions dans la limite acceptable de 0,8 planètes.

Alors, bien sûr, nous pourrions vous inciter à calculer votre empreinte écologique individuelle avec un calculateur comme celui que propose le WWF. C’est inutile. Nous savons tous très bien ce que nous devons faire  : manger uniquement des aliments produits localement et sans chimie de synthèse, utiliser les transports en commun, isoler correctement la maison, etc., mais très concrètement, l’immense majorité d’entre nous ne peut adopter les bonnes pratiques.

Pourquoi  ? Parce que les produits sains et locaux sont soit trop chers, soit n’existent pas en quantité suffisante  ; parce qu’il y a très peu de transports en commun dans les zones rurales et pas du tout dans le Morvan  ; parce qu’isoler la maison coûte cher (il y a des aides, mais si on franchit la complexité des dossiers, le reste à charge rend l’opération inaccessible pour les plus modestes et même pour les autres en période d’inflation).

Conclusion  : quand vous le pouvez, quand vous avez le choix, bien sûr, adoptez des pratiques écologiques, mais surtout, souvenez-vous que même si nous étions tous aussi écolos que possible, nous ne résoudrions que le quart du problème.

C’est à l’État et aux collectivités locales de mettre en place des transports en commun, d’interdire les pesticides en aidant les agriculteurs à changer leurs pratiques, d’imposer de la nourriture sans chimie dans cantines, de permettre à tout le monde d’isoler son logement, d’arrêter les projets industriels catastrophiques pour l’environnement, les subventions à la pétrochimie… et les institutions, c’est nous qui décidons qui les dirige. Pour mettre fin à la crise écologique, le meilleur outil, c’est encore le bulletin de vote.