La population rurale représente aujourd’hui 15 % de l’ensemble des Français. Les campagnes se sont massivement dépeuplées. Pourquoi, alors, y créer un nouveau média ? Parce que l’avenir doit être rural. C’est une question de survie.
Nous autres êtres humains faisons face, pour la première fois dans notre histoire à une menace qui met en question notre espèce et des millions d’autres. La biodiversité s’effondre. Les ruraux sont les témoins de cette extinction organisée dans les métropoles. Pourquoi pourrions-nous disparaître en effet ? Parce que notre civilisation, celle qui concentre les humains en milieu urbain, produit pour produire et transforme ses campagnes en déserts verts, a tellement prélevé sur la planète, tellement ravagé ses écosystèmes qu’elle en a déréglé le climat. Le ciel nous tombe sur la tête. Littéralement. Si nous voulons enrayer ce processus mortifère et même tout simplement y survivre, nous devons à très court terme, collectivement, prendre des décisions qui entraîneront des bouleversements dans l’organisation de nos sociétés.
Le repeuplement de la ruralité, par exemple, est incontournable : puisque nous ne pouvons plus produire notre nourriture avec le modèle agro-industriel actuel, responsable d’une grande partie du réchauffement climatique, le passage généralisé à l’agriculture paysanne et à la relocalisation du commerce n’est plus un choix de doux rêveur écolo-gaucho. C’est devenu une obligation à court terme : il nous reste une décennie pour agir. Rien qu’en France, ce sont 300 000 paysans en plus dont nous aurons besoin. 300 000 personnes qui devront être formées, informées et s’installeront à la campagne, à la montagne, en forêt avec leurs conjoints, leurs enfants, leurs besoins en logements, en services publics, en commerces, en arts et en culture…
Le mouvement a commencé, même si la puissance des intérêts financiers qui prospèrent avec l’actuelle organisation est telle que tout est fait aujourd’hui pour, au contraire, vider encore plus le monde rural : fermeture de services publics, incitation des exploitations agricoles à se concentrer, biens communs détruits ou privatisés… La vie des ruraux est loin d’être facilitée, c’est vrai, mais malgré tout, les “néoruraux” sont de plus en plus nombreux et quatre Français sur cinq disent aujourd’hui qu’ils préféreraient vivre à la campagne.
Il faut les aider pour que la transition se déroule sans heurts. Pour qu’elle s’accélère, il faut informer les ruraux et aussi les urbains, largement majoritaires : ce sont leurs votes qui changent les règles et les orientations politiques. Ce journal, émis du Morvan, souhaite y contribuer par le débat, la recension des savoirs et des créations, la chronique de sa vie citoyenne, et espère qu’à cette Voix rurale viendront s’en ajouter beaucoup d’autres.
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Vous pouvez déjà en parler autour de vous : il faut du monde pour lire un journal. Il faut aussi du temps pour le faire. S’il y a des volontaires… Pour le moment, ce travail n’est pas rémunéré et il occasionne des frais… Une association va être créée prochainement pour en assurer la gestion. L’objectif est à terme de transformer cette association en coopérative.